Histoires d’entrepreneurs

Grâce à d’habiles stratégies d’acquisition et de synergie, Edgyn et Inexto, ont su en 5 ans s’imposer sur le marché porteur de la traçabilité et de l’authentification de produits

Bien qu’il soit, par essence, difficile de le quantifier avec précision, le marché de la contrefaçon est l’un des plus lucratifs au monde. D’après le rapport BASCAP de la Chambre de Commerce Internationale, le montant total du commerce illicite est en effet estimé à 1770 milliards de dollars. Il aurait aussi provoqué la destruction de plus de 2.5 millions d’emploi et une perte de 78 milliards de dollars de revenus fiscaux pour les États.

En France, 3e pays le plus touché au monde grâce – ou peut-être à cause de – l’industrie du luxe, des spiritueux ou de la cosmétique, les douanes et les services de la DGCCRF ont saisis 8,4 millions de produits frauduleux en 2017. Et plus de 564 000 flacons de faux parfums en 2019…

Dans un contexte de mondialisation de l’économie et de facilité de la circulation des produits et des capitaux toujours plus grande, la protection des produits de marque, des monnaies ou des documents officiels est donc devenu un défi majeur pour l’économie des grandes entreprises et pour les gouvernements.

Impala s’est intéressé dès 2015 à ce problème. Au même moment, confronté à l’effondrement du marché du papier, le groupe Arjowiggins Security, leader historique de la sécurisation des billets de banque, connaît des difficultés. La holding Impala acquiert deux de ses divisions et leurs technologies, dont Arjo Solutions, spécialisée dans la sécurisation des produits.

Pour Aurélien Tignol, CEO d’Arjo Solutions – devenu Edgyn en 2021 – et président d’Inexto, il s’agissait avec cette acquisition, de redonner d’avantage d’ambition et de dynamisme à une entreprise et une équipe aux technologies et aux savoir-faire inégalés et d’accélérer sur le développement de solutions d’authentification digitales innovantes sur lesquelles la société bénéficie de technologies très différenciées.

En 2016, Impala saisit une deuxième opportunité dans le secteur de la traçabilité et de l’authentification des produits avec la création d’Inexto. La société acquiert, après plus d’un an de négociation, plusieurs briques logicielles de marquage et de traçabilité des produits cédées par Philip Morris et les trois autres principaux producteurs de tabac et, surtout, le savoir-faire d’une équipe d’ingénieurs et de développeurs extrêmement qualifiés et expérimentés, pilotée par Philippe Chatelain (CEO), Erwan Fradet (CTO) et Patrick Chanez (CIO).

Un savoir-faire unique qu’Inexto va savoir habilement mettre à profit pour se développer et proposer ses solutions de traçabilité dans un nombre croissant d’industries, faisant passer ses effectifs, en cinq ans, de 16 à 100 personnes, répartis sur ses cinq sites dans le monde.

« Nous avons construit avec les deux entreprises un portefeuille de solutions unique, à la fois par sa richesse et par sa complémentarité qui nous permet de répondre aux attentes de nombreuses industries : traçabilité des produits, lutte contre la contrefaçon, lutte contre les marchés parallèles, obligations réglementaires, et interaction directe avec le consommateur. Tout en conservant chacune des sociétés focalisée sur ses priorités clés : protection des marques pour Edgyn, marchés réglementés où la traçabilité est obligatoire pour Inexto. »

Edgyn a ainsi développé des procédés de digital fingerprint (signature numérique unique « biométrique » des produits ), un portefeuille d’encres haute-sécurité et d’additifs secrets, des substrats de sécurité pour les documents ou les monnaies, une plate-forme de brand protection (“Edgyn Care”), des étiquettes de sécurité connectées… tandis qu’Inexto propose toute une gamme de logiciels de track and trace permettant d’identifier et de suivre un produit sur sa supply chain, avec des capacités inégalées sur des lignes de production haute vitesse…

Edgyn et Inexto cumulent aujourd’hui un chiffre d’affaires de près de 50 millions d’euros. Ou quand l’audace et l’esprit d’entreprendre rencontrent l’opportunité de marchés en pleine croissance…

En savoir plus : Edgyn / Inexto

https://www.edgyn.eu/

https://inexto.com/

Fort de la reprise de trois marques emblématiques (Roger&Gallet, Lierac et Phyto), Impala ambitionne, avec Laboratoire Native, de devenir un acteur majeur dans le secteur des cosmétiques.

On a l’esprit d’entreprendre ou pas… Fort du succès d’Augustinus Bader, Impala cherche et trouve d’autres opportunités dans ce secteur.

En 2020, L’Oréal décide de se séparer de la marque Roger&Gallet, marque iconique de parfums et savons créée en 1862, à l’origine de l’Eau de Cologne. Malgré son héritage incroyable, cette marque n’est pas prioritaire au sein du portefeuille de la multinationale. Mais L’Oréal ne veut vendre que la marque, sans équipe et sans structure, ce qui impose de reconstruire en quelques mois un réseau commercial, une supply chain et des outils administratifs (logistique, IT, finance…)

Impala relève le défi et rachète la marque Roger&Gallet en pleine crise sanitaire du COVID-19. A la direction opérationnelle de la nouvelle entreprise, Vincent Revol, associé d’Impala depuis 2014 avec un profil de gestionnaire, s’associe avec Stéphane Enouf, expert reconnu dans le secteur cosmétique. En quelques semaines, vingt commerciaux sont recrutés, un système informatique et un outil logistique sont mis en place. Dès le 1er septembre, l’équipe est à pied d’œuvre et reprend la relation commerciale avec les pharmaciens, dépositaires naturels et historiques de Roger&Gallet.

Parallèlement, le groupe Alès est en difficulté, conséquence d’erreurs de gestion historiques, et se trouve placé en redressement judiciaire. Impala, se porte acquéreur. Le 24 septembre, son offre de reprise en plan de cession est retenue et près de 600 emplois sont sauvés. Dès le lendemain, les marques Lierac (soins dermo-cosmétiques de pointe) et Phyto (soins capillaires d’origine végétale) sont adossées à Roger&Gallet pour constituer un ensemble cohérent autour de marques complémentaires distribuées en pharmacies. Laboratoire Native est né…

La nouvelle équipe de direction élabore un plan de transformation opérationnelle et le met en œuvre à rythme effréné : déménagement du siège, externalisation de la production, changement des systèmes informatiques, modernisation de l’entrepôt, refonte de la stratégie commerciale et reprise des investissements marketing. Toutes les fonctions sont concernées, avec un leitmotiv : redonner confiance et fierté aux équipes reprises.

Les marques Lierac, Phyto et Roger&Gallet sont les joyaux de Laboratoire Native. Elles sont emblématiques chacune sur leur segment de marché, avec un héritage fort, des produits efficaces et appréciés. Fruit de lourds investissements en R&D et marketing, l’offre produit sera amenée à évoluer pour se rapprocher des attentes des consommateurs actuels. En phase avec les valeurs d’Impala, Native s’attache tout particulièrement à offrir des produits cosmétiques responsables et respectueux de l’environnement.

Avec un chiffre d’affaires proche de 200 M€ (dont 80% à l’international), l’ambition de Native est claire : être et rester un des acteurs majeurs de la cosmétique en pharmacie et parapharmacie. Avec la notoriété de ses marques et le plan de relance déjà initié, le pari semble bien engagé…

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